Albert a globalement vécu la Grande Guerre au rythme des troupes britanniques qui ont occupé le secteur de l'été 1915 à l'automne 1918, comme peuvent en témoigner aujourd'hui les huit cent quatre-vingt-huit tombes de l'extension de son cimetière communal et les quatre cent dix de Bapaume Post qui se trouve à la sortie de la ville, en direction d'Ovillers-la-Boisselle. Mais la présence d'une nécropole nationale, regroupant six mille deux cent quatre-vingt-dix corps, rappelle également que, lors de la course à la mer, les Français ont combattu dans le secteur d'Albert, où le front s'est stabilisé au nord-est de la commune, qu'ils occuperont quelques mois avant d'être relevés par les Britanniques à la fin du mois de juillet 1915.
Ainsi, les Bretons du 118ème RI de Quimper, arrivés dans la nuit du 28 au 29 septembre 1914 à la lisière du bois d'Aveluy, y livraient leur premier combat dans la Somme tandis que le 19ème RI de Brest se battaient, les 6 et 7 octobre, dans la région de Thiepval. Ces deux régiments bretons devaient d'ailleurs s'illustrer par la suite, le 17 décembre 1914, lors de leur attaque conjointe sur Ovillers et sur La Boisselle. A la fin de l'année 1914, Ovillers, La Boisselle, Thiepval et la Ferme du Mouquet mais aussi Beaumont-Hamel étaient des lieux synonymes de combats menés de haute lutte pour les Français avant de devenir, au cours de la Bataille de la Somme de 1916 et jusqu'à nos jours, les symboles du sacrifice des troupes britanniques et de celles de leurs dominions.
Le carré breton édifié dans le cimetière communal d'Albert se distingue par une haie qui l'entoure et le délimite, il contient cent quinze tombes. En majorité, ces tombes sont celles des hommes du 19ème et du 118ème RI, des combattants morts en majorité à Ovilliers-La Boisselle mais aussi à Albert, des suites de leurs blessures, de l'automne 1914 à l'été 1915. Une petite stèle, à l'entrée de ce carré, rappelle d'ailleurs leur engagement, on peut y lire "A nos soldats bretons 1914 1918".
Alain Pouteau - Publié
Crédits photographiques : © Alain Pouteau
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