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Cimetière communal

Margny-lès-Compiègne

Dans le cimetière communal de Margny-lès-Compiègne, un carré militaire contient les tombes de 54 soldats morts entre le 12 décembre 1914 et le 29 mars 1918

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Cimetière communal - Margny-lès-Compiègne

Dans le cimetière communal de Margny-lès-Compiègne, un carré militaire contient les tombes de 54 soldats morts entre le 12 décembre 1914 et le 29 mars 1918 dont la présence s'explique par le fait qu'un hôpital militaire temporaire avait été établi dans la commune. On y trouve également le souvenir émouvant d'un père et d'un fils morts pour la France, le premier en 1914, le second en 1940.

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Dans le cimetière communal de Margny-lès-Compiègne, un carré militaire contient les tombes de 54 soldats morts entre le 12 décembre 1914 et le 29 mars 1918. Elles se trouvent, en entrant, vers la droite et en grande partie le long du mur. La majorité des soldats reposant ici sont morts entre le 12 décembre 1914 et le 21 septembre 1915 (46 tombes au total) et leur présence s'explique par le fait qu'un hôpital militaire temporaire avait été établi dans la commune.

On remarque également, dans ce cimetière, quelques tombes de combattants de la commune morts au cours de la Grande Guerre dont une est particulièrement émouvante.

Un père et un fils morts pour la France
Joseph et Roger Dufay, père et fils morts pour la France

Un père et un fils morts pour la France

Sur une pierre tombale, où une plaque avec deux photos est apposée (photo n°3), sont gravés les noms de deux hommes dont l'un reçut la Croix de Guerre au cours de la Grande Guerre et l'autre la Croix de Guerre ainsi que la Légion d'Honneur au cours de la Seconde Guerre mondiale. En lisant les quelques mots qui accompagnent ces noms, on se rend compte alors qu'il s'agit d'un père, Joseph Dufay, mort en 1914, et de son fils, Roger Dufay, mort en 1940.

Joseph Alfred Dufay était né le 10 décembre 1886 à Tracy-le-Mont (Oise), soldat au 267ème Régiment d'Infanterie, il est mort le 1er octobre 1914 à l'Hôpital Auxiliaire n°7 (Paris) des suites de ses blessures et il est facile d'imaginer que cet homme a vu son fils, né moins de huit mois plus tôt, pour la dernière fois au début du mois d'août 1914. Si on ne peut savoir où et quand il fut blessé, on peut toutefois suivre le parcours de son régiment sur la période allant d'août à septembre 1914. Et émettre une supposition sur la participation de Jospeh Dufay à la bataille de la Marne ...

Le 267ème RI, régiment de réserve du 67ème RI de Soissons, fut formé du 2 au 10 août 1914, avant son départ le lendemain pour la frontière belge. Le 24 août, il se trouvait à l'est de Maubeuge quand il reçut, le 25, l'ordre de couvrir la retraite de sa division. Le 26 août, il participa à un léger combat près de Landrecics avant de franchir l'Oise le lendemain en amont de Guise laissant ses 17ème et 18ème compagnies à la garde du pont de Monceau-sur-Oise. Le 28, ces deux compagnies furent attaquées par les Allemands et résistèrent jusqu'au bout ne laissant qu'une poignée de survivants ramenée par un seul officier. Le 29 août, le régiment prit part à la bataille de saint-Quentin, attaquant sans succès le village d'Itancourt, avant de reprendre la retraite le lendemain par la forêt de Saint-Gobain.

Dans la nuit du 1er au 2 septembre, le 267ème RI passa la Marne à Mézy, en amont de Château-Thierry, où il repassa le 11 après les combats victorieux de la bataille de la Marne où il était engagé à Montceau-les-Provins le 6 septembre. Le 13 il était à Berry-au-Bac et le 19 il prit position dans des tranchées construites en parallèle de la berge du canal de la Marne à l'Aisne, à l'est de La Neuville et face à la cote 100, où il resta jusqu'au 4 octobre.

Le 67ème RI dans les combats de mai 1940

Le fils de Joseph Dufay, Roger Emile Georges Dufay, était né le 28 décembre 1913 à Tracy-le-Mont, comme son père dont on imagine qu'il n'avait aucun souvenir. Lieutenant au 67ème RI, de Soissons, il fut tué le 25 mai 1940 aux Grandes-Armoises dans les Ardennes, vraisemblablement lors de la bataille de Stonne (Ardennes) où, du 15 au 27 mai 1940, Français et Allemands s'affrontèrent pour le contrôle de ce village et de sa ligne de crête, au prix de très lourdes pertes.

Alain Pouteau - Publié
Crédits photographiques : © Alain Pouteau

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