Si l'on excepte les monuments-ossuaires de Barisis et de Ly-Fontaine, la nécropole française de Betz est la plus petite de la région (605 m²). Située au sud de la commune, au bord de la D332, juste avant le bois de Montrolles, qui lui a donné son nom, elle contient 44 corps, tous identifiés, dont 21 dans un ossuaire. Elle a été édifiée dès 1915 avec l'érection du monument, dédié "à la mémoire des soldats de l'armée de Paris morts pour la Patrie sur les champs de bataille de l'Ourcq en septembre 1914", sur la fosse commune, où reposaient les 21 corps (hommes du 219ème, 264ème, 316ème et 318ème R.I. tués entre le 7 et le 9 septembre 1914), creusée derrière la tombe du capitaine François Dupont, du 316ème R.I. En 1924, les 22 tombes individuelles entourant le monument, ont été regroupées ici. Seize sont celles d'hommes décédés des suites de leurs blessures, en juin 1918, à l'ambulance de Betz, au moment de la bataille du Matz. Cinq autres ont été tués en septembre 1914 à Betz ou au bois de Montrolles, tandis qu'un dernier est mort en 1917.
Au moment de la bataille de l'Ourcq (qui entre dans le cadre de la bataille de la Marne), l'extrêmité de l'aile gauche française se situait dans les environs de Nanteuil-le-Haudoin - Betz. Dans la journée du 7 septembre, les troupes françaises étaient parvenues à déborder l'aile droite allemande au bois de Montrolles mais elles furent contre-attaquées violemment à la nuit tombée et durent se replier sur Villers-St-Genest et Nanteuil-le-Haudouin. Les combats se poursuivirent, dans les environs, le lendemain avec l'arrivée de renforts débarqués par les désormais célèbres "Taxis de la Marne".
Le 316ème RI est le régiment de réserve du 116ème RI, originaire de Vannes dans le Morbihan (Bretagne). Il a été constitué dès le 3 août 1914, lendemain de la mobilisation, et dissous le 15 juin 1916.
Le 7 septembre, le 316ème RI, qui cantonnait Mitry-Mory et Compans, en Seine-et-Marne, fut embarqué par train pour être débarqué à Nanteuil-le-Haudoin et reçut immédiatement l'ordre de se porter à l'attaque des positions ennemies au-delà du village de Villers-Saint-Genest et plus précisément de déloger l'ennemi du bois de Montrolles. Une première attaque, menée par le 5ème bataillon, échoua avec de grosses pertes. Une deuxième, menée par le 6ème bataillon échoua également, se heurtant à un véritable barrage de feux de mitrailleuses. Puis une troisième tentative, avec ce qui restait des deux bataillons, n'eut pas plus de succès. Ce combat, qui avait duré toute une journée, coûta au régiment 1 chef de bataillon disparu (le commandant Vuranet qui fut fait prisonnier dans le bois), 2 capitaines tués (dont François Dupont qui est inhumé dans cette nécropole), 3 capitaines et 2 lieutenants blessés, 2 lieutenants disparus, soient 10 officiers et environ 230 hommes hors de combat.
Le capitaine François Dupont était né le 28 octobre 1864 à La Rouxière (Loire-Inférieure, aujourd'hui Loire-Atlantique), capitaine au 316ème RI il fut donc tué le 7 septembre 1914 à l'attaque du bois de Montrolles, l'année de ses cinquante ans.
Alain Pouteau - Publié
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