Monument à l'oeuvre des coopératives de reconstruction des régions libérées - Soissons

A Soissons, sur la place Saint Christophe, se dresse un imposant monument de vingt mètres de long dédié à l'oeuvre des coopératives de reconstruction des régions libérées qui permirent la remise en état des sols et la reconstruction dans les régions dévastées lors de la Grande Guerre . Ce monument porte également le nom de Guy de Lubersac, aviateur pendant la Grande Guerre et élu sénateur en 1920, qui oeuvra au rétablissement des régions sinistrées, tout d'abord dans son département, l'Aisne, puis ensuite pour l'ensemble des territoires concernés.

Situé place Saint Christophe, à Soissons, dans l'alignement des boulevards Pasteur et Jeanne d'Arc, ce monument en béton long de 20 mètres, pour une hauteur de 12 mètres, dédié à l'oeuvre des coopératives de reconstruction des régions libérées qui permirent la remise en état des sols et la reconstruction dans les régions dévastées lors de la Grande Guerre, se compose de huit colonnes supportant deux entablements dont les bas-reliefs représentent, sur la gauche, les destructions avec l'exode de la population ainsi que les combats et, sur la droite, la reconstruction. Oeuvre des frères Martel, à qui l'on doit également, en 1929, le monument à la Vème Armée situé à Guise, il a été inauguré le 21 juillet 1935 en présence du président de la République, Albert Lebrun, et de nombreuses personnalités de la région.

On peut lire sur le fronton de ce monument : "A l'oeuvre des sociétés coopératives de reconstruction des régions libérées". Tandis qu'à l'arrière : "Ce monument érigé par souscription publique sous le haut patronnage de Monsieur Albert Lebrun, président de la République Française et de Messieurs les présidents du Sénat et de la Chambre des Députés, commémore dans l'oeuvre de reconstruction des régions libérées - action des groupements de sinistrés, constitués par 2382 sociétés coopératives, 25 unions et fédérations départementales et par la confédération générale des coopératives" ainsi que "Cette oeuvre présidée par le sénateur de l'Aisne, Guy de Lubersac, dont l'activité s'étendit également à la reconstitution agricole des régions dévastées permit de réaliser la reconstruction de 2500 communes, réunissant 13700 édifices publics, 488000 maisons, 165000 batiments agricoles, elle groupa 90000 proprétaires sinistrés qui déléguèrent une somme de seize milliards de dommages de guerre aux sociétés coopératives de reconstruction".

Au centre se trouve une inscription à la mémoire de l'initiateur, dès 1919, du mouvement coopératif pour la reconstruction de l'Aisne, puis des régions libérées, Guy de Lubersac, dont le monument porte également le nom et qui est représenté en son centre en tenue d'aviateur (photo 5) : "A la mémoire de leur président Guy de Lubersac Capitaine aviateur Sénateur de l'Aisne 1878-1932".

Guy de Lubersac, un capitaine aviateur devenu sénateur de l'Aisne

Né en 1878, Guy de Lubersac (photo 6) était le maire de Faverolles, petite commune nichée dans la forêt de Villers-Cotterêts, depuis 1904 quand il fut mobilisé comme sergent dans l'infanterie territoriale. Il fut ensuite versé dans l'aviation où il effectua plus de 250 missions de reconnaissances. C'est en tant que capitaine commandant l'aéronautique qu'il termina la guerre pendant laquelle il fut décoré de la Légion d'Honneur et de la Croix de Guerre avec dix citations à son actif.

Après-guerre, Guy de Lubersac se consacra au relèvement de son département, l'Aisne, qui était le département le plus dévasté de France. Il créa alors, tout en la présidant, une confédération de coopératives de sinistrés qui permit de remettre en état les sols, de cultiver les terres et de reconstruire. Une tâche titanesque où fut employée une main d'oeuvre étrangère provenant de Pologne, de Belgique, d'Espagne et d'Italie.

Elu sénateur en 1920, il se consacra principalement pour le rétablissement des régions sinistrées, réclamant pour elles plus de moyens et des dommages de guerre importants. Il siègea au plais du Luxembourg jusqu'à sa mort, en 1932, des séquelles de deux blessures de guerre reçues lorsqu'il était aviateur.