A la sortie du village, en bas de la D94 menant à Mortefontaine, via la ferme de Vaubéron, cette tombe semble être restée dans le même état depuis la Grande Guerre, si ce n'est la plaque de marbre sur laquelle on peut lire : "Léon Garnier - 29ème Régiment d'Artillerie de Campagne - 27 octobre 1897 - tué le 12 juin 1918".
Léon Garnier, né à Brieulles-sur-Bar, dans les Ardennes, était 2ème canonnier servant. Une rue de Coeuvres-et-Valsery porte aujourd'hui son nom. En juin 1918, deux Américains de la 1ère Division, tués les 18 et 20, reposaient à ses côtés.
Le 29ème Régiment d'Artillerie de Campagne était arrivé le 26 mai 1918 dans l'Oise, en provenance de l'est de la France, et avait été mis en réserve à Néry. Le lendemain, il reçut l'ordre de se rendre à Braine (Aisne) avec pour mission de défendre la ligne Condé-sur-Aisne / Margival après l'offensive allemande sur le Chemin des Dames qui venait de commencer. Devant l'avancée allemande, les groupements du régiment furent obligés d'opérer plusieurs retraits successifs : le 29 mai à Vaux (Mercin-et-Vaux), le 1er juin dans les environs de Cutry, le 3 juin dans les environs de Saconin-et-Breuil où des troupes d'infanterie allemande parvinrent à proximité d'une batterie tuant 6 hommes, en blessant 18 autres et menant à l'abandon de trois pièces dont les tracteurs qui devaient les emmener furent détruits, ...
Le 5 juin, le PC de commandement du 29ème RAC fut établi dans une carrière au nord de Saint-Pierre-Aigle où s'établit un groupement, un autre se situant à la ferme Liverseau (Coeuvres). Le 10 juin, le 3ème groupe était en position aux abords de la route de Coeuvres, à la ferme le Murger. Le 12 juin, le jour où Léon Garnier trouva la mort, ce groupement connut de fortes pertes et se déplaça aux environs de la ferme de Pouy et la ferme de l'Epine, plus au sud.
Entre le 27 mai et le 12 juin, le 29ème RAC avait perdu 139 hommes : 19 tués, dont 2 officiers, 116 blessés, dont 6 officiers, et 4 disparus.
Alain Pouteau - Publié