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Cimetière communal

Pontavert

Le cimetière communal de Pontavert contient les tombes d'enfants du pays tombés pour la France pendant la Grande Guerre

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Cimetière communal - Pontavert

Le cimetière communal de Pontavert contient les tombes d'enfants du pays tombés pour la France pendant la Grande Guerre.

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C'est la première tombe que l'on remarque lorsque l'on entre dans ce cimetière. Elle est pourtant en bien mauvais état mais le corps rouillé et évidé d'un obus, ainsi qu'un bouquet de roses artificielles, nous laisse à penser qu'il s'agit là de la tombe d'un soldat de la Grande Guerre. En s'approchant de plus près, deux photos défraichies, placées sur la pierre tombale, nous apprennent qu'ici reposent deux poilus. Après une lecture rendue difficile par le temps qui passe, on comprend alors qu'il s'agit de deux frères.

Louis et Fernand Martin sont morts au même âge, à 20 ans, fauchés dans leur jeunesse, comme tant d'autres. Tous deux enfants de Pontavert, Louis (Eugène, Paul, Louis pour l'état-civil) était de neuf mois l'aîné de Fernand ... Neuf mois. Le temps de donner la vie. C'est aussi, à peu près, le temps qui sépare leur tragique disparition. Tous deux "tués à l'ennemi". Louis, le 29 janvier 1915 (27 janvier pour les militaires), au bois de la Gruerie, en Argonne, surnommé le bois de la Tuerie par les Poilus, au moment où ce secteur était l'un des plus dangereux du front occidental, avec des attaques et des contre-attaques quotidiennes en ce début d'année 1915. Fernand, lui, est mort le 6 septembre 1916 à Belloy-en-Santerre, au cours de la troisième phase de la bataille de la Somme qui fit 1.353.000 victimes (morts, disparus et blesés) en cinq mois. Neuf mois plus tard mais déjà une autre époque ...

Sous nos yeux, tout le drame de cette guerre se ressent ... On devine aisément la douleur de cette famille qui a demandé, après-guerre, le rapatriement des corps de ses enfants pour pouvoir en porter le deuil. On imagine que leur disparition a peut être mis fin à la descendance de cette famille et on peut se demander qui vient aujourd'hui se recueillir sur leur tombe ? Qui pour se souvenir de leur histoire ? Louis et Fernand, dont le temps a déjà effacé en partie les visages, sont deux de ces neuf millions de morts dont on peut se demander ce qu'aurait été leur destin si la folie des Hommes ne les avaient jeté dans l'abîme.

Alain Pouteau - Publié
Crédits photographiques : © Alain Pouteau

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