Au bord de la D89, entre La Ville-aux-Bois et Pontavert, cette stèle a été érigée par Yves Gibeau, en 1990, à quelques mètres de l'endroit où le célèbre poète fut blessé par un éclat d'obus, reçu à la tempe, entraînant une trépanation.
On peut y lire : "En ce lieu dit le bois des buttes, le 17 mars 1916, fut blessé Guillaume Apollinaire 1880-1918". Ainsi que les vers suivants qui sont ceux du refrain d’un poème intitulé "Rêverie" qu'Apollinaire avait envoyé à Lou * le 11 mai 1915 et dont le poème définitif, renommé "Les Saisons", fut publié dans "La grande revue" en novembre 1917 puis repris dans Calligrammes en 1918 :
« Dis l’as-tu vu Guy au galop
Du temps qu’il était militaire
Dis l’as-tu vu Guy au galop
Du temps qu’il était artiflot
À la guerre »
Le 10 août 1914, Guillaume Apollinaire déposa une demande d'engagement volontaire assortie d'une demande de naturalisation qui fut provisoirement rejetée. Le 4 décembre de la même année, il signa son engagement pour la durée de la guerre et arriva, deux jours plus tard, au 38ème Régiment d'artillerie de Campagne de Nîmes.
En 1916, le 9 mars, il fut naturalisé français par décret. Le 14 mars, après plusieurs semaines de manoeuvres, il est en ligne au Bois des Buttes, au sud-est du Chemin des Dames où il fut blessé, trois jours plus tard, d'un éclat d'obus à la tempe droite. Arrivé le 28 mars au Val de Grâce, à Paris, il fut transféré ensuite à l'hôpital italien où, le 9 mai, il subit une trépanation visant à enlever l'hématome dû au choc de la blessure.
Décoré de la Croix de Guerre le 17 mai de la même année, il fut promu lieutenant le 28 juillet 1918 mais, affaibli par sa blessure, il décéda le 9 novembre 1918 à l'âge de 38 ans de la grippe espagnole et fut inhumé au cimetière du Père-Lachaise à Paris. Engagé pour la durée de la guerre, il fut déclaré «Mort pour la France».
* Louise de Coligny-Châtillon, de son vrai nom Geneviève Marguerite Marie-Louise de Pillot de Coligny, née le 30 juillet 1881 à Vesoul et morte le 7 octobre 1963 à Genève (Suisse), est l'une des premières aviatrices françaises. Elle fut de fin septembre 1914 à mi février 19151 l'objet de l'amour fou de Guillaume Apollinaire (source : Wikipédia).
Alain Pouteau - Publié