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Calvaire

Chemin des Dames

Ce calvaire a été érigé en 1924 pour perpétuer la mémoire des soldats tombés au Chemin des Dames dont il marquait alors l'entrée occidentale

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Calvaire - Chemin des Dames

Jusqu'au début des années 2000, ce calvaire, haut de 14 mètres et érigé le 14 septembre 1924 pour perpétuer la mémoire de nos vaillants soldats tombés au Chemin des Dames et dans les combats de la Malmaison, se trouvait au croisement de la N2, alors en simple voie à cet endroit, et l'entrée de la D18, le Chemin des Dames, dont il marquait alors l'entrée occidentale. Depuis 2005, son état n'ayant pas permis de le déplacer, il se situe sur un terre-plein central, à proximité d'un échangeur de la N2.

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Jusqu'au début des années 2000, ce calvaire se trouvait, sur le territoire de la commune de Chavignon, au croisement de la N2, alors en simple voie à cet endroit, et l'entrée de la D18, le Chemin des Dames, dont il marquait alors l'entrée occidentale. Depuis 2005, son état n'ayant pas permis de le déplacer, il se situe sur un terre-plein central, à proximité de l'échangeur de la N2, permettant de se rendre à Chavignon via la D23 et sur le Chemin des Dames par la D18CD, lui-même à hauteur du lieu-dit l'Ange Gardien, à la limite des communes d'Allemant, Vaudesson, Chavignon, Aizy-Jouy et Sancy-les-Cheminots.

Ce calvaire, qui porte également le nom de calvaire de l'Ange Gardien, croix en ciment de 14 mètres de haut, a été érigé le 14 septembre 1924 par souscription nationale et restauré en 1977. Sur une plaque on peut lire : "Calvaire érigé le 14 septembre 1924 par souscription nationale pour perpétuer la mémoire de nos vaillants soldats tombés au Chemin des Dames et dans les combats de la Malmaison".

Une deuxième plaque rend hommage au 165ème RI, et à son régiment de réserve, le 365ème RI, qui combatirrent sur le plateau de Laffaux en 1918, alors qu'une troisième rappelle l'action du 4ème régiment mixte de zouaves et de tirailleurs lors de la bataille de la Malmaison : "Le 23 octobre 1917, le 4ème régiment mixte zouaves et tirailleurs a eu l'honneur et la gloire de reprendre à l'ennemi le village de Chavignon".

Enfin, deux soldats de la Grande Guerre sont également honorés par une plaque : Claudius Champromis (il pourrait s'agir de Claude Champromis, soldat au 413ème RI, régiment qui a combattu au Chemin des dames d'avril à août 1917, né le 15 décembre 1894 à Roanne - Loire - et mort le 25 mai 1917 au Feldlazarett - hôpital de campagne - de Sissonne) et René de Wismes, dont l'état civil complet est Henri Léon Maxime Marie René de Blocquel de Croix de Wismes, lieutenant au 263ème régiment d'artillerie de campagne, né à Nantes (Loire-Inférieure, aujourd'hui Loire-Atlantique) le 18 juin 1892 et mort à Oulches le 18 avril 1917, en pleine bataille du chemin des Dames.

Cette trace de sentier, qu’on reconnaît quand même à son usure, bouleversé par les entonnoirs, c’est le Chemin des Dames. Cinquante mois on se l’est disputé, on s’y est égorgé, et le monde anxieux attendait de savoir si le petit sentier était enfin franchi. Ce n’était que ça, ce chemin légendaire : on le passe d’une enjambée … Si l’on y creusait, de la Malmaison à Craonne, une fosse commune, il le faudrait dix fois plus large pour contenir les morts qu’il a coûtés. Ils sont là, trois cent mille, Allemands et Français, leurs bataillons mêlés dans une suprême étreinte qu’on ne dénouera plus, trois cent mille sur qui des mamans inquiètes s’étaient penchés quand ils étaient petits, trois cent mille dont de jeunes mains caressèrent le visage.

Roland Dorgelès - Le réveil des morts
La bataille de la Malmaison
Carte de la bataille de la Malmaison du 23 au 25 octobre 1917 © Wikipedia

La bataille de la Malmaison

Le fort de la Malmaison, qui se situe sur le territoire de la commune de Chavignon, a été construit entre 1878 et 1882 avec pour objectif de couvrir les voies entre Soissons et Laon, appuyé par les forts de Condé et de Montbéraut. Cependant, de conception dépassée, avec l'apparition d'obus à base de mélinite, il fut déclassé en 1888 et abandonné. Occupé par les Allemands dès septembre 1914, il fut le lieu d'une importante bataille le 23 octobre 1917.

Ce jour-là, après une intense préparation d'artillerie de six jours, les Français s'élancèrent sur un front de 12 km allant de Vauxaillon à la ferme de La Royère. Quarante-cinq minutes après le début de la bataille, avec l'appui de chars (photo 2, char Schneider lors de la bataille), quasiment toutes les premières lignes étaient atteintes (village d'Allemant, ferme et fort de La Malmaison, etc.) et moins de neuf heures plus tard le village de Chavignon était à son tour capturé. En une journée, 7000 Allemands furent faits prisonniers et 100 canons capturés. Le lendemain, les Allemands se replièrent en bon ordre et le 25 le village de Pargny était pris lui aussi. Suite à cette bataille décisive, qui permit aux Français de capturer de nombreuses positions importantes, les Allemands décidèrent, dans la nuit du 1er au 2 novembre 1917, d'abandonner les crêtes orientales du Chemin des Dames qu'elles reprendront quelques mois plus tard, le 27 mai 1918, en quelques heures.

Alain Pouteau - Publié

Lecture : Les fantassins du Chemin des Dames de R.G. Nobécourt - éditions Bertout mais aussi Le Chemin des Dames 1914-1918 sous la direction de Denis Defente - éditions Somogy

Musée à Chemin des Dames