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L'opération Alberich

Du vendredi 9 février au mardi 20 mars 1917

L'opération Alberich est un vaste retrait allemand qui eut lieu entre le 9 février et le 20 mars 1917 vers la ligne Hindenburg réduisant leur front de plus de 40 km

Picardie 14-18ComprendreLa Grande Guerre en Picardie ⟩ L'opération Alberich

L'opération Alberich

Du vendredi 9 février au mardi 20 mars 1917

L'opération Alberich est le nom de code que donnèrent les Allemands à une opération visant à un retrait planifié, qui eut lieu entre le 9 février et le 20 mars 1917, vers de nouvelles positions établies sur la ligne Hindenburg afin de réduire le front de 40 à 45 km tout en économisant 13 divisions pour le défendre. Ce retrait s'accompagna de destructions systématiques (voies de communication, infrastructures, bâtiments, etc.), d'un vaste déplacement de population et de nombreux pièges destinés aux troupes alliées qui allaient prendre possession d'un vaste territoire.

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L'opération Alberich est le nom de code que donnèrent les Allemands à une opération visant à un retrait planifié, qui eut lieu entre le 9 février et le 20 mars 1917, vers de nouvelles positions sur la ligne Hindenburg (Siegfriedstellung, ligne Siegfried pour les Allemands), vaste système de défenses et de fortifications s'étendant sur près de 160 km, de Lens (Pas-de-Calais) jusqu'à l'Aisne, près de Soissons (photo 1). Ce retrait, imaginé dès l'automne 1916, avait pour but de réduire les deux saillants formés lors de la bataille de la Somme de 1916, entre Arras et Saint-Quentin et de Saint-Quentin à Noyon. Il eut lieu après des mois de préparation et permit de réduire le front de 40 à 45 km tout en économisant 13 divisions pour le défendre. Si l'ordre de retrait fut donné aux troupes le 16 mars, depuis le 9 février toute la logistique et le matériel lourd étaient évacués vers l'arrière tandis que les Allemands avaient entrepris de rendre inutilisable le terrain qu'ils allaient laisser aux Alliés.

Jusqu'à la position Siegfried, chaque village n'était plus qu'un monceau de ruines, chaque arbre abattu, chaque route minée, chaque puits empoisonné, chaque cours d'eau arrêté par des digues, chaque cave crevée à coups d'explosifs ou rendue dangereuse par des bombes cachées, chaque rail déboulonné, chaque fil téléphonique roulé et emporté, tout ce qui pouvait brûler avait flambé ; bref, nous changeâmes le pays en désert, en prévision de l'avance ennemie.

Ernst Jünger - Orages d'acier - Chapitre "La retraite de la Somme"

Destructions systématiques et déplacement de population

Quand les Alliés avancèrent en suivant le mouvement de retrait des troupes allemandes, ce fut un spectacle de désolation qu'ils découvrirent. Les Allemands avaient tout mis en oeuvre pour rendre les voies de communication et les infrastructures inutilisables : routes détruites par des mines (photo 3), rails de chemin de fer arrachés et ponts détruits (photo 5, à Chaulnes dans la Somme). Partout où cela était possible, les terres avaient été inondées (photo 4, à Tincourt dans la Somme) et tous les villages saccagés (photo 2, à Miraumont dans la Somme) afin de n'offrir aucun abri aux troupes. A Péronne, les Allemands laissèrent, sur les ruines de l'hôtel de ville, un panneau sur lequel ils avaient écrit : "Nicht ärgern nur wundern ! - Ne vous étonnez pas, admirez seulement !" (photo 6). Tout bâtiment susceptible de servir de poste d'observation fut également rasé comme le château de Coucy, dans l'Aisne, dont le donjon et les tours furent dynamités (photo de fond d'écran de cette page).

Un grand nombre de mines et de pièges explosifs furent déposés sur les routes, dans les caves et les décombres. Le plus spectaculaire de ces pièges fut sans doute le dispositif mis en place dans l'hôtel de ville de Bapaume où une bombe à retardement explosa le 25 mars 1917, tuant une trentaine de personnes dont des soldats Australiens mais également deux députés en visite dans la commune après sa "libération".

Ces destructions systématiques allèrent même au-delà de toute considération militaire avec des arbres abattus, en particulier ceux des vergers qui furent systématiquement sciés, et les puits comblés, pollués voire empoisonnés. Quant à la population, de 120 à 140 000 civils furent déplacés pour servir de main d'oeuvre ailleurs, en France ou Belgique occupées, tandis que les mères et leurs enfants ainsi que les personnes âgées furent abandonnés sur place avec de maigres rations.

Destructions systématiques et déplacement de population
Verger situé dans l'Aisne dont les arbres fruitiers ont été sciés © Wikipedia

Crédits photographiques © Wikipedia

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